Homelie du Père Hagenbach –   30 juillet 2023 – 1R,3      Ro.8,18     Mat.13,44

Soeurs et frères,

Ce dimanche, nous avons droit à deux petites histoires très courtes ; on dirait deux fables de La Fontaine. Nous pourrions les intituler : « Le paysan et le négociant » ! Tous deux découvrent le Royaume de Dieu et pour cela vendent tout !

Trois étapes pour entrer aujourd’hui dans cette chasse au trésor : la perle et le champ, la joie et la foi, le cœur et la sagesse .

  • La perle et le champ . Il y a une différence essentielle entre les deux personnages. Le paysan découvre le trésor par hasard, semble-t-il ; le négociant est à la poursuite depuis longtemps peut-être de la perle rare. Ce sont deux histoires de bouleversement, de retournement (comme le champ… ), de conversion : soudainement ou après une longue recherche. Il n’y avait pas de banque en Palestine et il était courant d’enterrer les économies de la famille dans son champ à l’abri des guerres entre l’Egypte et la Mésopotamie, par exemple. Encore aujourd’hui des archéologues ont la chance de découvrir de telles cachettes. Alors n’hésitez pas à fouiller votre jardin, à visiter votre cave et votre grenier…

Le paysan et le négociant vendent tout… tout d’un coup !

      « Ils sont fous ! »  a-t-on dû leur dire.  En fait ce sont les autres qui ne savent  pas de quoi est faite leur vie, qui ne connaissent pas la nature du trésor découvert. Un trésor qui parle à leur cœur…éblouissant. Un trésor qui change le cours de leur histoire. Un trésor qui vient des profondeurs de la terre et de la mer ! Des plongeurs aguerris , au péril de leur vie, en mer Rouge et dans le golfe Persique chaque jour partaient à la recherche de la perle rare .

Si le royaume de Dieu ne s’achète pas, il est trop précieux pour ne rien côuter ! Son prix , c’est toute ma vie !

  • La joie et la foi . L’argent peut nous aider, par le partage, à nous rapprocher du Royaume de Dieu ; il peut aussi nous en éloigner. Le trésor dans le champ ou la perle sont des images plus parlantes du Royaume, que les billets de banque et les pièces de monnaie . Plus loin encore dans l’Evangile nous voyons que ce ne sont même pas la perle ou le trésor qui sont représentants du Royaume, mais plutôt le visage rayonnant, l’espérance aboutie de la recherche, le bonheur des découvreurs,des chercheurs, des aventuriers.

Le Royaume est cette énergie qui déplace les montagnes, qui nous fait faire des choses incroyables qui des fois semblent inutiles, non productives… Un souflle qui nous fait vendre toute notre vie d’avant. Le Royaume de Dieu a de quoi subjuguer les hommes, il est ce qui provoque la joie immense !

Les deux paraboles commençent un peu comme nos contes de fées : « il était une fois… ». Mais à la fin nos héros ne transforment pas leur masure en château. Ala fin c’est eux qui sont transformés. Leur vie moyenne est devenue vie de château !

Le Christ arrête l’histoire sur cet étonnement, cette joie et cette espérance en l’humanité ! Si nous pouvons avoir autant de courage, faire autant de folie pour une perle ou un diamant, pourquoi n’en aurions-nous pas autant pour le Royaume de Dieu ?

  • Le coeur et la sagesse . A la fin de ces paraboles , le Christ ne nous fait pas la morale . Pas de jugement ou de sarcasme pour les non-chercheurs, mais le bonheur d’une conversion toujours possible. La conclusion de cet Evangile, le fruit de cette Bonne nouvelle se trouve aujourd’hui dans la première lecture, le Livre des Rois…vieux de six siècles avant notre ère. Dieu demande à Salomon ce qu’il désire, un peu comme Aladin devant la lampe… « Donne moi,Seigneur, un cœur attentif…. ! » .

Cette demande plut au Seigneur : « Puisque c’est cela que tu m’as demandé, et non pas de longs jours, ni la richesse, ni la mort de tes ennemis, puisque tu as demandé le discernement….je te donne un cœur intelligent et sage… ! ».

Sœurs et frères, voici où nous ont conduits le paysan et le négociant, voici où nous a menés notre chasse au trésor aujourd’hui, voici donc notre perle rare : cherchons la sagesse du cœur, prions pour faire mûrir notre joie, notre foi et notre espérance …..et pour cela relativisons, vendons tout le reste !

Débarassons nous des vieux oripeaux ; comme il est écrit en ce dernier jour des soldes, « tout doit disparaître ! »…pour accueillir la nouveauté du Royaume qui vient !

Christophe Hagenbach

Homèlie du Père Hangenbach, 23 juillet (Mt 13, 24-43)

Sœurs et frères,

Ce dimanche nous avons affaire à un Jésus agronome, agriculteur, paysan. La pararabole de l’ivraie et du bon grain pourrait paraître archaïque à notre civilisation de plus en plus citadine. Pourtant il ne se passe pas un jour sans que nous mangions un bout de pain… ou quelque chose qui lui ressemble !

Qui dit pain , dit blé ! Ce dimanche est le jour du blé,  le jour du Royaume et aussi le jour de l’ivraie.

Le jour du blé

A l’époque de Jésus, en Palestine, le blé constituait la principale source d’alimentation avec l’huile et le vin et l’on en exportait. Pour les Romains la Palestine était un de leurs greniers. Le blé servait de mesure de paiement et valait trois fois plus que l’orge ; dans notre langue nous en avons gardé une trace familière : « faire son blé »… « je me suis fait du blé » … « je suis fauché , je n’ai plus de blé ! ».

Et là nous voyons tout de suite à quel point le blé est devenu ambigu : il y a de l’ivraie en lui… Il peut devenir synonyme d’argent malhonnête… Notre étrange civilisation a réussi à introduire le soupçon de l’ivraie dans la sainteté du blé ! Derrière le blé, nous voyons l’argent ; le Christ n’y voyait que le pain qui fait vivre, le pain du Royaume. Pour nous, faire du blé c’est souvent gagner de l’argent. Pour le Christ,faire du blé, c’est faire le pain, c ‘est faire de sa vie un pain comestible. « Il prit du pain et le rompit ! »

Le jour du Royaume

Le blé est le symbole du Royaume dans cet Evangile car il pousse à côté de l’ivraie, dans l’ivraie, comme le levain dans la pâte ! Matthieu nous parle cinquante-et-une fois du Royaume dans son Evangile… Pour lui c’est l’essentiel, l’horizon… Il développe cette parabole en nommant une graine encore plus petite que le blé : la graine de moutarde ! Elle ne deviendra jamais un arbre énorme, comme le séquoia ou le cèdre du Liban ; le moutardier restera une grande plante, peut être de quelques mètres en Palestine.

Qu’est ce qu ‘une graine toute petite dans la paume d’une main ? La vie de Jésus elle-même a été une toute petite activité de quelques mois perdue dans un coin de l’empire romain. Et pourtant aujourd’hui il y a des oiseaux de toutes sortes qui viennent s’y retrouver partout sur notre planète ! Il y a des baptisé(e)s un peu partout… Rêver de  dominer le monde, pour toute religion, restera une impasse.

Aujourd’hui le Christ nous lance un appel à la patience, à nous les gens toujours pressés, à nous les impatients. Un appel à l’Attente …espérante, sereine et active de son Royaume ; cette attente fait partie de la parabole et est inséparable de notre foi !

Pour nous, faire son blé c’est souvent ne pas « perdre de temps », car le temps c’est de l’argent. Pour le Christ, faire son blé, c’est semer une graine de moutarde et contempler comme elle pousse, écouter le silence de sa croissance, se réjouir déjà de son gôut à venir !

Le jour de l’ivraie, aussi

Dans notre parabole, le blé et l’ivraie sont semés par des semeurs differents. Le blé est semé en plein jour ; l’ivraie est semée la nuit, en se cachant, lorsque nous dormons… Le Christ veut nous dire par là que le mal n’est pas notre vrai visage, qu’il se glisse clandestinement dans nos vies.

La semaine dernière le Christ insistait sur le danger des mauvaises herbes. Aujourd’hui il se reprend un peu et nous dit qu’il faut les laisser pousser ensemble …sous peine de tuer le blé. Peut-on d’ailleurs faire autrement dans nos vies ? Au début de sa croissance l’ivraie ressemble beaucoup au blé. Mais plus tard les fruits ne seront pas les mêmes. Ce n’est pas à nous de trancher. Dieu a pris aussi le risque de l’attente. A tout homme il a donné sa chance de mûrissement, de fécondité, de conversion. Faire son blé, pour nous c’est souvent calculer la rentabilité de nos actions, juger… Faire son blé pour le Christ c’est faire confiance en son Père, c’est croire que le blé jamais ne périra, malgré toute l’ivraie du monde !

En conclusion, pourquoi le Christ nous appelle-t-il à la patience ? Pour deux raisons, je crois. Nous ne sommes pas capables de faire définitivement le tri entre la grâce et le péché, entre le mal et le bien. Le peuple de Dieu restera humblement caché au milieu de la foule. Ne prétendons pas sonder les coeurs ! Nous arracherions le blé à la place de l’ivraie. L’appel à la patience est d’abord un appel à l’humilité.

Voici la seconde raison : c’est le semeur qui détermine l’heure du tri ; c’est le semeur qui décide de la moisson. Il connaît l’heure de la plénitude du fruit. J’accueille l’Autre dans mon avenir.

Si pour nous faire son blé c’est souvent faire son beurre, pour le Christ, faire son blé c’est vouloir notre bonheur !

Première messe solennelle d’Efraïn

Première Messe d’Efraïn – Partie 1

Partie 2
Partie 3

Efraïn de La Rosa Alaniz, ordonné prêtre le 25 juin dernier à la cathédrale de Strasbourg, a célébré le 16 juillet sa première messe solennelle à Reichstett. Accueilli sur le seuil du presbytère – où il a résidé pendant ses deux ans de stage – par les paroissiens de la communauté de paroisses des Boucles de la Souffel rassemblés dans le jardin en présence du maire de Reichstett Georges Schuler, il s’est ensuite dirigé vers l’église Saint-Michel sur le parvis de laquelle un splendide tapis de fleurs avait été confectionné tôt dans la matinée par des petites mains habiles. Il a ensuite présidé la messe entouré de notre curé l’abbé Gabriel Tchonang et du vicaire l’abbé René Awoumé – qui aux dires du père Gabriel a été son ange gardien tout au long de ses deux années – et donné une belle homélie. La partie musicale était assurée par la chorale Sainte-Cécile et nos deux organistes Epiphane et Noé. Isabelle Schreiber, chef de choeur, a interprété à la tribune l’Ave Maria. Dans ses remerciements Efraïn a notamment mentionné sa communauté d’appartenance, le Chemin néocatéchuménal, et dont la famille qui l’avait accueilli lors de son arrivée à Strasbourg était présente dans l’assemblée. En fin de célébration des cadeaux lui ont été remis : des chasubles aux différentes couleurs liturgiques et une valise-chapelle. A la fin de la messe il a béni un à un tous les paroissiens avant d’être remercié de façon originale sur l’air de « La ballade des gens heureux » par des paroles réécrites spécialement pour lui par Séverine et toute la « pasto jeunes ». Après le verre de l’amitié offert à tous Efraïn a invité pour le déjeuner au foyer Saint-Michel ceux avec qui il a travaillé de façon plus étroite tout au long de ces deux années. Après sa participation aux Journées mondiales de la jeunesse au Portugal il prendra la direction de Mulhouse où il desservira la communauté de paroisses des Collines. La messe d’installation de son nouveau curé aura lieu le dimanche 17 septembre. Quant à sa succession chez nous elle sera assurée par Rami Hindo, séminariste présent ce jour et qui a été présenté à la communauté par notre curé. Rami sera ordonné diacre le 23 septembre à la cathédrale de Strasbourg.

Homélie de la première messe d’Efraïn

Paroisses de Reichstett et de Souffelweyersheim