Homélie des 10 et 11 février – Journée mondiale des malades

Frères et sœurs, le Livre des Lévites le confirme: aux temps bibliques et évangéliques les lépreux étaient des parias, exclus de la vie sociale, « intouchables », impurs cultuels interdits de Temple. Vêtements déchirés et cheveux en désordre, signes de deuil, en faisaient des morts vivants !

Bravant l’interdit, Jésus se laisse approcher par le malade. Celui-ci, au lieu de clamer « Impur! Impur ! » crie sa foi. « Si tu le veux tu peux me purifier ! ». Jésus étend la main et le touche. Ce faisant, il devient lui-même impur selon la Loi. Prenant en chair en Jésus Christ, Dieu est venu toucher tous les pécheurs. « Celui qui n’a pas commis le péché, il l’a pour nous identifié au péché », écrit Paul. Approchons-nous de lui pour être guéris car il existe aussi des lèpres qui peuvent nous pourrir du dedans: la gangrène de l’égoïsme, le sida de non-résistance au mal, la contagion de la violence.

Frères et sœurs, le geste de Jésus touchant le lépreux lui redonne sa place au milieu des vivants. Il est réintégré, il devient un témoin sans complexe. Oui, cet évangile nous ouvre les yeux et nous interroge. Nos sociétés, si avancées soient-elles, créent des exclusions. La compétition économique et sociale forcenée est fatale aux plus faibles. Les préjugés racistes génèrent le rejet de l’étranger et de l’autre diffèrent. Rejet de ceux souvent considérés comme des pestiférés: les malades du Sida, les SDF, et les gens du voyage avec leur genre de vie diffèrent.

Frères et sœurs, laissons-nous toucher par le Christ en ce dimanche de la Santé. Laissons guérir par l’Eucharistie, sacrement de la guérison par excellence.

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